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Les Fausses abandonnées
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2 mars 2007

Patrisia Ydrissi, 16/22

Je l'embrasse et m'échappe dans la salle de bain. Quand j'en sors, je découvre mon bel amant profondément endormi sur le lit. Attendrie, je lui ôte ses chaussures et je fais glisser la couverture sur lui. Je me blottis délicatement contre lui. En venant ici, je ne pensais pas que la soirée finirait aussi chaste. Mais je ne pensais pas non plus que le journée me réserverait autant de surprises... C'est dingue quand même à quel point je me suis laissée mener. Aujourd'hui, je n'ai pas du tout été maîtresse de mes pas et encore moins de mes émotions, dirigés qu'ils étaient par Killian. Pourtant, ce n'est pas dans mon caractère de me laisser gouverner de cette manière, mais Killian a quelque chose d'hypnotique auquel je ne peux pas échapper, auquel je ne veux pas échapper. En m'endormant ce soir, j'ai le sentiment de prendre un tournant important dans ma vie.

 

      Il est sept heures et demi lorsque je me réveille. Killian dort encore profondément, et pour rien au monde je n'oserais le tirer de son sommeil. En passant un short et un t-shirt, je me demande si je dois l'attendre pour descendre ou si je peux en prendre l'initiative toute seule. Des initiatives, je n'en ai pas prises beaucoup jusqu'à présent. J'ai été une vraie automate hier, bien sage et bien obéissante. Aujourd'hui, j'ai bien envie de faire preuve d'un peu d'autonomie. Je quitte donc la chambre et ferme la porte aussi silencieusement que possible. Le couloir n'est pas bien grand, et il est agréablement éclairé par la lumière naissante du jour. Je retrouve bien là l'éclairage naturel tant apprécié par les Audeline. Je distingue plus nettement la décoration de cet endroit bucolique, de belles aquarelles illustrant les fables de

La Fontaine

ornent la tapisserie, et de belles lanternes sont accrochées à la droite de chaque porte. Je reconnais dans la nôtre la chandelle que Méziene nous a donnée la veille. Je descends l'escalier et je trouve la cuisine en suivant un bruit de vaisselle. J'y suis accueillie par une délicieuse odeur de café fumant et de croissant chaud. Florynda sursaute du dessus de son évier en m'entendant pousser le battant de la porte. Son visage s'illumine en me voyant, et je lui rends son large sourire. La bonne humeur s'immisce dans cette journée comme un vent chaud. Pourvu que rien ne vienne l'altérer !
 - " Vous avez bien dormi, Patrisia ?
 Oh, oui ! Nous étions tellement fatigués qu'à peine couchés nous dormions comme des bébés...
 - La journée d'hier a été épuisante ?
 - Disons surtout qu'elle n'a pas été très reposante.
 - Vous buvez quoi le matin, thé, café, chocolat ?
 - Du café. Mais, laissez, je vais me servir.
 - Mais non, mais non ! Restez assise, et servez-vous. La baguette est fraîche, les croissants sortent du four. Allez-y, faites-vous plaisir ! Mais, dites-moi, vous avez perdu Killian en route ?
 - Perdu dans son sommeil, ça c'est sûr ! Il dort encore.
 - Et vous avez eu raison de ne pas le réveiller. Je ne sais pas si vous avez encore remarqué à quel point il pouvait être effroyable le matin quand il n'a pas ses neuf heures de sommeil.
 - J'en ai fait les frais une fois, et j'ai bien retenu la leçon. Votre mari non plus n'est pas encore levé ?

 - Oh si ! ça doit faire au moins deux heures. Contrairement à son fils, Méziene n'est pas du genre à faire la grasse matinée. Il préfère arpenter les allées du marché plutôt que de traîner au lit. Heureusement qu'il ne me force pas à l'accompagner parce que me lever à cinq heures un dimanche, non merci !

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