Patrisia Ydrissi, 16/22
Je
l'embrasse et m'échappe dans la salle de bain. Quand j'en sors, je découvre mon
bel amant profondément endormi sur le lit. Attendrie, je lui ôte ses chaussures
et je fais glisser la couverture sur lui. Je me blottis délicatement contre
lui. En venant ici, je ne pensais pas que la soirée finirait aussi chaste. Mais
je ne pensais pas non plus que le journée me réserverait autant de surprises...
C'est dingue quand même à quel point je me suis laissée mener. Aujourd'hui, je
n'ai pas du tout été maîtresse de mes pas et encore moins de mes émotions, dirigés qu'ils étaient par Killian.
Pourtant, ce n'est pas dans mon caractère de me laisser gouverner de cette
manière, mais Killian a quelque chose d'hypnotique auquel je ne peux pas
échapper, auquel je ne veux pas échapper. En m'endormant ce soir, j'ai le
sentiment de prendre un tournant important dans ma vie.
La Fontaine
- " Vous avez bien dormi,
Patrisia ?
Oh, oui ! Nous étions tellement
fatigués qu'à peine couchés nous dormions comme des bébés...
- La journée d'hier a été épuisante
?
- Disons surtout qu'elle n'a pas été
très reposante.
- Vous buvez quoi le matin, thé,
café, chocolat ?
- Du café. Mais, laissez, je vais me
servir.
- Mais non, mais non ! Restez
assise, et servez-vous. La baguette est fraîche, les croissants sortent du
four. Allez-y, faites-vous plaisir ! Mais, dites-moi, vous avez perdu Killian
en route ?
- Perdu dans son sommeil, ça c'est
sûr ! Il dort encore.
- Et vous avez eu raison de ne pas
le réveiller. Je ne sais pas si vous avez encore remarqué à quel point il
pouvait être effroyable le matin quand il n'a pas ses neuf heures de sommeil.
- J'en ai fait les frais une fois,
et j'ai bien retenu la leçon. Votre mari non plus n'est pas encore levé ?
- Oh si ! ça doit faire au moins
deux heures. Contrairement à son fils, Méziene n'est pas du genre à faire la
grasse matinée. Il préfère arpenter les allées du marché plutôt que de traîner
au lit. Heureusement qu'il ne me force pas à l'accompagner parce que me lever à
cinq heures un dimanche, non merci !